Voilà, j'ai passé un agréable moment à me remémorer ce mois d'août 1978. J'espère que vous aussi, vous prendrez plaisir à revivre tous ces souvenirs glanés et oubliés. 

Vacances à Trouville en 1978

 

1978 Giscard d'Estaing est président et Raymond Barre son Premier ministre. C'est l'année de l'enlèvement du baron Empain en France et celui d'Aldo Moro en Italie. Ce dernier n'aura pas la chance du baron, on le retrouvera mort, deux mois après son enlèvement. En 1978 on ne parle pas encore d'attentat djihadiste. Les poseurs de bombes comme celle trouvée au rayon jouet du BHV Rivoli à Paris ou celle qui explose dans la galerie des Batailles au château de Versailles sont revendiquées par le Front de Libération de Bretagne (FLB). Les terroristes sont alors le FLB, ETA (Pays Basque et Liberté), FLNC (Front de Libération National Corse), l'IRA (Armée Républicaine Irlandaise) ou encore la Bande à Baader une organisation de guérilla urbaine qui opère en Allemagne de l'Ouest). Le monde n'était alors pas si "Peace and Love" qu'on le prétend. 

Le 8 mai, Mesrine s'évade de la prison de la Santé en plein Paris. Il va devenir l'ennemi public n°1 changeant sans arrêt de domicile, semant à chaque fois la police. Il tente d'enlever le juge Petit et beaucoup craignent pour leur vie en le sachant en liberté. Les flics enragent de ne pouvoir mettre la main dessus. Il est vu partout à plusieurs endroits à la fois comme en juillet à Trouville où de la fenêtre de l'appartement nous le soupçonnons d'être sur les toits du casino et plus tard lorsque Rémy le reconnait à la boulangerie déguisé en femme.

1978 est aussi l'année du naufrage de l'Amoco Cadiz sur les côtes bretonnes. La plus grave marée noire que le siècle ai connue. Le pétrolier libérien échoue sur les roches du Portsall déversant sa cargaison de pétrole sur 360 km de littoral entre Brest et Saint Brieuc. 

Côté culture, le prix Gongourt est pour Patrick Modiano avec "Rue des boutiques obscure". Je l'ai acheté avec la librairie France Loisirs et j'ai eu mon premier coup de cœur pour l'auteur. Depuis j'ai lu presque tous ses livres. J'adore l'atmosphère feutrée de ses romans, ses héros, des gens ordinaires qui se croisent et disparaissent au hasard d'une rue, d'un café, ces allers retours entre passé et présent, ces souvenirs enfuis qui ressurgissent au détour d'un objet, d'une odeur, d'un lieu... Le prix Medicis est pour Georges Perec avec "La vie mode d'emploi". On s'arrache dans les librairies le roman de Collen Mac Cullough, "Les oiseaux se cachent pour mourir" que lira Régine ou celui de Gilles Perrault "Le pullover rouge" que j'ai lu. 

 

 

 

 

 

 

 

 

Côté People, la princesse Caroline de Monaco épouse Philippe Junot, un conseiller financier de 38 ans. Elle en a 21.

 

En sport, Nancy remporte sa première coupe de France grâce à un but de Michel Platini. En championnat, Nantes arrive deuxième, à un point de Monaco. Les joueurs s'appellent alors Amisse, Baronchelli, Bargas,Bertrand-Demannes, Bibard, Bossis, Denoueix, Lacombe, Michel,Muller, Osman, Pécout, Rampillon, Shanoun, Triantafilos ou encore Tusseau... La coupe du monde a lieu en Argentine. Mais la France est éliminée dès le premier tour. L'Argentine devient championne du monde face aux Pays Bas.

En tennis,Björ Borg remporte pour la troisième fois le tournois de Roland Garros.

Après avoir gagné le Prix de l'Eurovision en 77 avec Marie Myriam, c'est la France qui organise cette année le gala au Palais des Congrès de Paris. C'est Israël qui remporte le prix avec la chanson "Ah-Bah-Nee-Bee".

 

Alors que Michel Druker attend Claude François sur son plateau, son attaché de presse le trouve mort dans sa salle de bain. "Alexandrie, Alexandra" et ses milliers de fans sont en deuil ce 11 mars 1978.

 

Cette année 78, à la radio, un groupe encore inconnu chante sur toutes les ondes "Roxanne".

1978, "Ça plane pour moi" pour Plastic Bertrand tandis que Johnny Halliday a "oublié de vivre". "Je vole" et "En chantant" sont les tubes de Michel Sardou tandis que Jane Birking est une "Ex fan des sixties". Les Bee Gees font danser le samedi soir avec "Saterday night fever" et "Staying alive" ou encore le temps d'un slow avec "How deep is your love". Avec France Gall c'est "Viens je t'emmène" tandis que Jacques Higelin "Pars". Boney M remplit les pistes des discothèques avec "Rasputine" et "Les rivières de Babylone". Umberto Tozzi enflamme les jeunes filles avec son "Ti Amo" et Mort Schumman chante les amours de vacances avec "Un été de porcelaine", chanson du film "A nous les Petites Anglaises". Kate Busch hurle les Hauts de Hurlevents tandis que Bonny Tyler pleure un chagrin d'amour avec "It's a heartache". Fabienne Thibault chante "Les uns contre les autres" tandis que Daniel Balavoine lance son "Chanteur". Dalida se lance dans le disco avec sa "Genération 78" et Sheila ne laisse pas son reste avec "Singing in the rain". Pour Gilbert Becaud c'est "L'indifférence" et Alain Souchon "Jamais content". Le "Diabolo menthe" est la boisson de l'année pour Yves Simon tandis que pour Chic "Le fric c'est chic". Serge Lama chante la "Femme femme femme" tandis que Renaud lui, préfère "laisse beton". On s'enlace sur le "Solo tu" de Matia Baazar alors que les enfants entonnent avec Noam la gloire de "Goldorak". Les plus jeunes suivent Chantal Goya qui veut faire "danser grand-mère". Sylvie Vartan se produit durant six semaines à guichets fermés dans l'une des plus grandes salles d'Europe, au Palais des Congrès à Paris. Dans les stades, on hurle l'hymne devenu culte du groupe Queen "We are the champion". 

 

Cette année 78, à la Chapelle sur Erdre, l'école Saint Michel, celle où sont allés Rémy et Didier est mise en vente. La commune la rachètera en 1981. Maman travaille au Unico tenu par Mr Leny. Elle fêtera ses 50 ans en septembre et Didier aura 20 ans. Il fait son service militaire. Il est affecté au 8ème Régiment d'Infanterie à Noyon dans l'Oise. Il fréquente Christine qu'il a connue alors qu'elle venait chez sa sœur qui a fait construire derrière chez grand-mère à Basse Goulaine. Le 14 juillet, il présente Christine à la famille lors du spectacle et du feu d'artifice à la Beaujoire où papa tient les bars avec tonton Robert et tante Raymonde. Ce soir là elle vend des glaces avec Marco. Tout le monde la trouve très gentille. Nénène et P'tit Jean sont là également.

Didier à gauche à l'Armée

 

Pierrick habite au 2 rue Douarnenez, face à la prison. En juillet, il passe ses vacances à Noirmoutier. Il se décide à raser sa moustache.Tante Renée le préfère ainsi.

 

 

 

Cette dernière a quitté la Maison Nicolleau pour aller travailler au journal L'Eclair.

 

 

 

 

 

En 1978 , tonton Daniel et tante Bernadette s'installent en juin à Fort de France à la Martinique avec leurs filles.

 

C'est l'année du voyage de classe à Clion sur Mer pour Murielle. Celui du voyage au Mont Saint Michel avec Pomona, les vacances à Trouville et le soleil qui joue à cache cache avec les touristes.

Murielle à droite à Clion sur Mer

Régine, Rosiane, tante Renée, Rémy, Papa et Raynald à Saint Malo

Rosiane, Rémy, Raynald et Murielle plage de Trouville en 1978

 

Et puis arrive le mois d'août...

Le 3 août je vais passer la journée à Basse Goulaine. Je vais dire au revoir à grand-mère car le lendemain je dois partir pour un séjour linguistique dans une famille allemande. C'est mon premier grand voyage en solitaire. 

 

 

 

 

 

 

Il est 17h10 lorsque Régine qui est restée à la maison,commence à m'écrire un petit mot que je lirai en rentrant. Elle est en train d'écouter le 33 tours d'Yves Duteil. Elle me raconte que papa et maman se sont disputés à midi et ne se parlent plus. Régine est en colère car maman a dit à papa que ses filles en avaient marre de les entendre se disputer (ce qui n'est pas faux) et que c'était pour cela qu'elles s'en allaient (ce qui est faux). En effet, Régine attend Françoise Cottineau et ses parents. Ils doivent venir la chercher pour l'emmener passer une dizaine de jours avec eux dans leur maison de campagne à Vay. Murielle n'est pas contente car elle va se retrouver toute seule à la maison. Elle aussi est en train d'écrire. Elle veut envoyer une carte postale à une copine, mais elle s’énerve car elle ne sait pas quoi mettre.

Le bourg de Vay

 

Le lendemain, alors que les médias annoncent la mort du pape Paul VI, je suis dans  le train pour l'Allemagne. A Montparnasse je dois prendre un taxi pour me rendre à la gare de l'Est. C'est une femme qui conduit. Je ne fais qu'apercevoir la tour Eiffel au loin. Le taxi passe devant Notre Dame puis la Concorde. Je suis un peu en avance. A la gare, j'attends la correspondance au buffet. Mon train n'est qu'à 14h03. Les Martin, la famille allemande qui va m'accueillir durant mon séjour m'attend à la gare de Sarrebruck. Ils sont presque tous là! Mr Martin et ses deux filles Alexandra et Bianca. Il y a là aussi l'oncle. Avec son épouse, ils sont en vacances quelques jours chez les Martin.

Kurt MARTIN et ses filles Bianca et Alexandra

 

De la gare de Saarbruck à Dilligen où ils habitent il faut compter une bonne trentaine de minutes en voiture. Là bas je fais connaissance du reste de la famille. Ils sont tous très gentils avec moi. Pour mon premier repas allemand, nous mangeons de la charcuterie: mortadelle et salami et des tranches de fromage avec un pain de chez eux. Après le dîner, ils insistent pour que j'appelle à la maison pour leur dire que je suis bien arrivée. J'ai beau dire que je peux attendre 22h, la communication sera moins cher, ils ne veulent rien savoir. Ils refusent également d'emblée l'argent du séjour. Je suis un peu gênée et ne sais pas quoi dire. Mon niveau d'allemand n'est pas très élevé et j'ai du mal à comprendre, surtout lorsqu'ils parlent tous en même temps. Heureusement qu'Alexandra, qui a le même âge que moi parle bien le français. Elle me sert souvent de traductrice. Je ne demande pas mon reste pour aller dormir après cette première journée. Je couche avec Alexandra, dans sa chambre, sous les toits. J'ai un lit près du velux avec une énorme couette comme je n'en ai vue que là bas, toute légère et toute moelleuse. Le lendemain je suis réveillée de bonne heure à cause du velux qui n'a pas de volet.

En France, il neige à 1500 mètres d'altitude! En plein mois d'août! A Chamrousse du côté de Grenoble, ils ont jusqu'à dix centimètres de neige. Certains randonneurs ont dû rebrousser chemin. 

 

A la Chapelle sur Erdre, le mardi (8 août), papa emmène maman et Murielle chez grand-mère. Tante Yannick et tonton Loulou sont en Espagne avec tante Roselyne, Patrick et les enfants. Ils doivent rentrer en fin de semaine. Dans l'après-midi, maman, Murielle et grand-mère vont à pied, voir tante Marcelle. Elles sont très bien reçues et ne regrettent pas d'y être allées. Le soir, papa revient chercher maman. Murielle reste quelques jours avec grand-mère.

Papa reviendra la chercher le vendredi. Le samedi Emile et Odile Lucas l'emmène avec Rémy, Bruno et Carole au Croisic. Ils vont camper. Malheureusement à cette époque les places sont chères sur la côte et les campings sont complets. Ils finissent cependant par trouver quelques places libres à Pornichet.

Pendant ce temps, Pierrick vient à Massigné. Il est accompagné de Dominique une de ses anciennes copines. Ils sont de nouveau ensemble. Papa n'est pas encore rentré du travail. Maman leur offre l'apéro et Didier se joint à eux. Pierrick et Dominique repartent ensuite sur Noirmoutier où ils vont séjourner pendant quatre jours. Didier, lui repart à Basse Goulaine rejoindre sa copine Christine. Après manger, papa et maman vont à Nantes. Ils achètent une tente d'indien pour Raynald. En rentrant, ils s'arrêtent au Unico faire les courses. Ils y retrouvent tonton Robert et tante Raymonde. Serge et Christine passent dans la soirée avec Yann et Jean Luc. Serge veut emprunter la visionneuse de maman. il a invité de la famille le lendemain et voudrait leur projeter ses diapositives de vacances. Ils sont allés en juillet camper à Argelès sur Mer. 

Ce dimanche 13 août justement, il fait beau. A Pornichet Emile Lucas se baigne avec les enfants pendant qu'Odile surveille les affaires sur la plage. A une heure de là, tonton Robert et tante Raymonde passe la journée à Damgan avec Marco. Ils se sont décidés au dernier moment. Avant de prendre la route ils se sont arrêtés à Massigné. Mais il était trop tôt pour réveiller papa. Ce dernier ne ferme pas à clé la Renault 12. Tonton Robert y dépose un mot pour lui dire qu'ils partent à Damgan et lui demande de jouer ses tiercés à sa place. Papa les découvrira quelques heures plus tard en allant au bourg faire les siens.

A la Chapelle sur Erdre aussi le soleil tape fort. Après le repas, maman se repose une petite heure allongée sur son fauteuil relax sous un parasol. Elle aurait bien aimé aller manger au restaurant mais papa n'a pas voulu. Raynald pendant ce temps joue avec sa tente d'indien achetée la veille. Papa dort dans son hamac sous la tonnelle. Un peu plus tard dans la soirée, Emile téléphonera pour donner des nouvelles de Murielle et Rémy.  

 

 

 

Pendant ce temps, Nénène, P'tit Jean et tante Renée sont en voyage organisé. Ils ont pris le car le matin à 7h à Nantes. Direction Rennes, puis la Pointe du Grouin. Le car poursuit jusqu'à Saint Malo, traverse l'estuaire de La Rance passe devant l'usine marémotrice et file jusqu'à Dinard où ils déjeunent. L'après-midi ils visitent Saint-Cast, Erquy plage, le Val André et Saint Brieuc où ils dînent et dorment.

 

Le soir, à la Chapelle, maman est heureuse car Régine rentre de Vay. Elle commençait à trouver la maison bien vide et avait le cafard. Régine, Françoise et ses parents arrivent vers 19h30. Papa et maman offrent l'apéro à M et Mme Cottineau. Ils restent à discuter plus d'une heure ensemble. Il n'a pas fait très beau mais les filles se sont occupées. Elles ont fait beaucoup de vélo. Elles prenaient souvent la bicyclette pour aller chez la tante de Françoise qui habite à 3 km de Vay. Un jour, elles sont même allées jusqu'à Blain qui se trouve à 12 km de la maison de campagne.Lorsqu'ils partent vers 21h, Raynald s'empresse de montrer sa toile de tente à Régine. Pour lui faire plaisir, elle joue avec lui aux indiens.

Le lundi, Nénène, P'tit Jean et tante Renée reprennent la route. A huit heures ils sont dans le car pour Paimpol. Ensuite ils s'arrêtent pour faire le tour de l'ile de Bréhat à bord d'une vedette. Cela dure une petite heure. La mer est calme. Ils passent ensuite par Treguier, Perros Guirec, Ploumanach et font halte à Tregastel plage pour déjeuner. L'après-midi ils visitent la station de Pleumer Bodou puis reprennent la route passant par Lannion, Morlaix, Saint Tregonnec où ils découvrent un enclos paroissial de toute beauté. Ils terminent à Brest pour manger et dormir.

 

 

Le lendemain le parcours est aussi chargé. Départ à 7h30 pour Terenez, la Pointe de Pen Har, Morgat, la presqu'île de Crozon et Locronan où ils se promènent un peu.  Là, un imagier, en cinq minutes et pour 20 francs fait le profil de Nénène. Ils reprennent ensuite le car pour la Pointe du Raz. Un guide les fait descendre sur les rochers. Nénène, tante Renée et P'tit Jean ne sont pas très rassurés. Heureusement pour eux, il n'y a pas de vent ce jour là. Ils doivent faire attention où ils posent les pieds. La promenade dure une petite heure et Nénène est soulagée de retrouver la terre ferme. Ils déjeunent dans un restaurant de Plogoff avant de prendre la route du retour en passant par Audierne, Quimper, Quimperlé, Vannes, Lorient et enfin Nantes dans la soirée. Ils sont ravis de leur séjour. Que des hôtel 3 étoiles avec chambres dotées de salle de bain, d'une grande baignoire et de wc. Les moquettes au sol étaient épaisses et confortables. Ils ont aussi bien mangé. Ils ont dû parcourir environ 1400km. Les paysages étaient splendides et le temps superbe.

Le jeudi 17 août, au Bois Saint Louis, Nénène n'a pas le temps de se reposer de son voyage. Elle reprend sa mobylette pour aller à l'enterrement de la mère de sa voisine, Mme Badin. Les funérailles ont lieu du côté de Mauves sur Loire. Ce jour là, trois Américains réalisent la prouesse technique et sportive de traverser l'Atlantique en ballon.

C'est le jour suivant que France Télécom installe le téléphone chez grand-mère. Il fait un temps superbe ce 18 août 1978. Le soir il y a foot à Marcel Saupin. On s'active aux bars. Beaucoup de serveurs manquent à l'appel à cause des vacances. Le cousin Stéphane qui a demandé une carte de bar à papa vient servir avec Rémy.  Ce dernier est rentré de Pornichet depuis mercredi avec Murielle mais Mr et Mme Lucas sont repartis. Bruno est absent pour aider dans les bars. Régine elle, est présente. Le match face à Lille est plutôt moyen et les joueurs rentrent aux vestiaires sur un score nul et les sifflets des spectateurs. Par contre la recette des buvettes est plutôt bonne. Plus d'un million (ancien) dans les caisses! Les spectateurs finissent par se disperser. Quelques habitués traînent encore aux bars. Il est temps de fermer. Maman ramasse les caisses de fer où est ramassée la monnaie. Elle a rangé depuis longtemps les billets. On compte les boissons restantes. On pose le tout sur les comptoirs jusqu'à ce que quelqu'un aille chercher la charrette qui va permettre de tout rapporter dans la pièce au bout des bars et qui sert de réserve. Là encore on compte et on recompte la marchandise. Maman a préparé à l'avance dans des cahiers, des tableaux qu'elle et papa remplissent au fur et à mesure qu'on leur annonce les chiffres. Çà y  est, c'est terminé, on ferme la réserve. C'est l'heure où les habitués, les fidèles, ceux qui restent pour aider accompagnent la famille pour boire un dernier verre dans un des bars installés le long du boulevard, comme celui de Dédé Loiseau par exemple. Il y a entre autre Bachelard, Clément Leport, Raymond Grimaud, Mr Denis...

Tante Renée et tante Raymonde aux bars de Marcel Saupin

Les habitués bénévoles des bars comme P'tit Jean et Raymond Grimaud à droite

Papa et son copain Clément Leport

Alors que Régine attend papa et maman restés à la buvette, Rémy l'appelle pour l'aider à porter la caisse de vin, jusqu'à la voiture de tonton Robert. Ce dernier leur lance une ou deux plaisanteries comme à son habitude avant de rentrer à la Chapelle avec tante Raymonde et Marco. Rémy et Régine vont rejoindre les retardataires qui traînent devant un dernier verre. Il commence à être tard. Les bruits se sont estompés. Les rires, les cris et les coups de sirène se sont espacés pour s'éteindre jusqu'au prochain match. Les lumières s'éteignent peu à peu. Certains cafés sont déjà fermés. Un groupe de joueurs sort du stade. Régine se heurte par mégarde à Henri Michel, le capitaine du FC Nantes. Elle reconnait aussi Victor Oscar Trossero avec sa femme et son fils. C'est le nouvel attaquant de l'équipe. Il n'a pas jouer contre Lille car son pays, l'Argentine n'a toujours pas envoyé sa lettre de sortie au club. Les supporters mettent beaucoup d'espoir dans l'arrivée du joueur. Régine est un peu déçue car elle n'a pas vu dans le groupe son joueur préféré, Guy Lacombe. Lorsqu'ils rentrent à la Chapelle, il est une heure du matin. Régine n'a pas sommeil et décide de m'écrire une lettre.Je suis toujours à Dilligen en Allemagne.

Le samedi matin 19 août, Patrick Legal  prend l'avion pour l’Algérie où il va travailler. Tante Roselyne le rejoindra avec Morgane un peu plus tard. Le dimanche, Serge ramène la visionneuse à maman. Avec Christine, Yann et Jean-Luc, ils restent à manger le midi. Après le repas tout le monde s'installe dans le noir pour une séance diapo. Serge et Christine montrent leurs photos de vacances à Argelès sur mer. 

Tandis que je continue mon séjour en Allemagne, Régine et maman vont le lundi après-midi jusqu'à Nantes en car. Elles vont faire les magasins.

Dans la soirée, papa emmène Régine et Murielle chez grand-mère à Basse Goulaine. Tante Roselyne et sa fille Morgane viennent passer l'après-midi du lendemain avec elles et grand-mère. Tante Roselyne est enceinte. Elle attend un bébé pour janvier. A la Chapelle sur Erdre, maman s'ennuie un peu. Elle est toute seule avec Raynald. Rémy est au bourg à la salle de jeux. Elle se décide à m'écrire une longue lettre.

Ce 23 août 1978, Régine fête ses 16 ans à Basse -Goulaine. Tante Roselyne vient passer la journée avec maman. Elle doit rejoindre Patrick d'ici quelques jours. Après le repas, les deux sœurs s'installent dans le séjour à regarder des diapos. Tante Roselyne quitte Massigné après 18h30. A cette heure ci, Didier est à Nantes, à la gare d'Orléans pour acheter son billet de train. Il doit partir le 1er septembre avec Christine pour Saint Tropez. Ils vont passer leurs vacances dans le sud après avoir travaillé durant l'été. Nos voisins, Mr et Mme Weber viennent eux, de rentrer de congés. Ils étaient partis dans les Pyrénées. Nicole Weber a changé de voiture. Elle roule maintenant en LN rouge. Dans la soirée, Nénène m'appelle en Allemagne pour avoir de mes nouvelles.

Dans la soirée du 24, après son travail, papa va jusqu'à Basse-Goulaine chercher Régine et Murielle. L'après-midi, maman est allée travailler chez Mr et Mme Brosset. Ils ont repris le bureau de tabac du bourg qui était tenu par Michel Rigault. Elle a appris que Mme Brosset est la sœur de "Mickey Boy", celui qui tient le manège à la foire de Nantes cours Saint Pierre. Pendant qu'elle travaille, c'est Rémy qui garde Raynald. Il aura 4 ans dans moins d'un mois.

C'est à nouveau soir de match le vendredi. A Saupin, les Canaris rencontrent le Sco d'Angers. Emile et Odile Lucas sont toujours en vacances. Maman et papa n'ont personne pour garder Raynald. Ils décident de l'emmener avec eux. Murielle sera chargée de le surveiller. Les spectateurs espèrent tous une victoire nantaise. Ils sont à la quinzième place. Il y a bien longtemps qu'ils se sont trouvés aussi loin dans le classement. Le public est habitué à mieux et commence à grogner. Mais ils vont en avoir pour leur argent, Nantes remporte le match par 5 buts à 0.

Moi je passe mon dernier week-end en Allemagne. J'ai passé un très bon séjour. Le lundi, je suis dans le train du retour. Le mois d'août se termine. Je retrouve la maison. Plus qu'une quinzaine de jours avant la rentrée scolaire. Je passe en terminale A4, c'est l'année du Bac.

En attendant, Didier et Christine profitent des derniers beaux jours sur la côte d'Azur.

 

 

Pour moi Santana et son tube Europa resteront dans ma mémoire en cette année 1978. En Allemagne le tube passait sur toutes les ondes et m'a suivi durant tout mon séjour!